En 2015, on estime en France à plus de 6300 le nombre annuel de nouveaux cas de cancers liés aux papillomavirus (1).
Ces cancers touchent les zones intimes des femmes et des hommes (vulve, vagin, col de l’utérus, anus et pénis) mais aussi des voies aérodigestives supérieures (bouche et gorge) (2).
Les cancers dus aux papillomavirus
De quels cancers les papillomavirus peuvent-ils être responsables ?
Zones touchées par l’infection
à papillomavirus
chez l’homme et la femme 2
”Les papillomavirus peuvent être responsables de cancers des zones intimes (vulve, vagin, col de l’utérus, anus et pénis) mais aussi des voies aérodigestives supérieures (bouche et gorge) (2)
dus aux papillomavirus
(France, 2015) (1)

Parmi les cancers dus aux papillomavirus, quels sont les plus fréquents ?
Chez la femme, le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est le plus fréquent des cancers dus aux papillomavirus. Il représente le 4ème cancer de la femme dans le monde.4 Le cancer du col de l’utérus est quasi-exclusivement dû aux papillomavirus : un HPV est retrouvé dans près de 100% des cas de cancers du col de l’utérus (1,4).
Les HPV 16 et 18 sont les principaux responsables de cancer du col de l’utérus : ils sont à l’origine d’environ 70% de ces cancers (5).
Par ailleurs, selon une vaste étude internationale ayant inclus plus de
10 000 échantillons de cancers du col de l’utérus :
sont dus à 7 types de HPV à haut risque cancérigène
dont le 16 et le 18 (5)
C'est l'âge moyen des françaises correspondant au pic d'incidence du cancer du col de l'utérus.(2)

nouveaux cas de cancers du col de l'utérus
femmes en meurent
femmes diagnostiquées
femmes en meurent
Chez l’homme, les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS)

Aux Etats Unis par exemple : le nombre de cancer de l’oropharynx a déjà dépassé le nombre de cancer du col de l’utérus. 9
Après le cancer du col de l’utérus, les cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche et gorge) représentent la 2ème cause de cancers liés aux papillomavirus en France.1
En France, le papillomavirus est responsable d’une partie importante de certains cancers des voies aéro-digestives supérieures(6) : on estime, en particulier, qu’il est responsable de plus d’1/3 des cancers de l’oropharynx.(6) Les cancers des voies aéro-digestives supérieures induits par le papillomavirus touchent particulièrement les hommes : en effet, on estime que chaque année, ce virus entraine environ 1 300 nouveaux cas de ces cancers chez eux et environ 380 chez la femme.(1)
Lorsque la responsabilité d’un papillomavirus est confirmée dans le développement de l’un de ces cancers, le HPV 16 est retrouvé dans ~ 90% des cas.7
Au total, les cancers des voies aéro-digestives supérieures peuvent avoir plusieurs origines. Si une partie importante de ces cancers est attribuable au mode de vie des personnes (consommation d’alcool et de tabac, particulièrement)(8), la proportion attribuable au papillomavirus a tendance à augmenter ces dernières décennies, particulièrement dans les pays industrialisés.(9)
J’ai une infection à papillomavirus, cela veut-il dire que je vais avoir un cancer ?
Dans la majorité des cas, l’infection à papillomavirus est éliminée spontanément par l’organisme et ne provoque aucune maladie.(2)
Dans environ 10% des cas, lorsqu’elle n’est pas éliminée, l’infection HPV devient « persistante ». Dans ce cas, elle peut entraîner une prolifération anormale des cellules et des altérations génétiques. Il y a alors un risque non négligeable d’évolution vers une lésion précancéreuse puis, dans certains cas, vers un cancer (2).
L’infection persistante à HPV est un facteur nécessaire mais non suffisant au développement d’un cancer. Cette évolution dépend également d’autres facteurs, pouvant être liés à la personne ou à l’environnement (facteurs génétiques, statut immunitaire de la personne, type de papillomavirus impliqué, co-infections, parité et jeune âge à la première grossesse, tabagisme…).(10)
Par quels symptômes les lésions pré-cancéreuses et cancéreuses se manifestent-elles ?
Comme le cancer du col de l’utérus, les cancers de l’anus, de la vulve, du vagin, du pénis causés par les HPV à haut risque cancérigène sont eux aussi précédés de lésions précancéreuses(2). Les lésions précancéreuses sont en général asymptomatiques(2).
Chez la femme, en l’absence de symptômes, le dépistage du cancer du col de l’utérus vise à détecter la présence de lésions précancéreuses ou cancéreuses à un stade précoce(3).
En général il existe un temps relativement important pour prévenir le cancer du col de l’utérus, c’est-à-dire pour détecter puis traiter les lésions précancéreuses avant qu’elles ne se transforment en cancer. C’est là tout l’intérêt du dépistage.(3)
En France, les autres cancers dus aux HPV à haut risque cancérigène affectant l’homme et la femme ne bénéficient pas d’un dépistage de routine.
Références
- 1- Shield KD, et al. (2017) New cancer cases in France in 2015 attributable to infectious agents: a systematic review and meta-analysis. Eur J Epidemiol.1-12
- 2-Santé Publique France – Infections à papillomavirus – La maladie. https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/infections-apapillomavirus/la-maladie/#tabs Consulté le 03/11/2020
- 3-OMS. Papillomavirus humain (PVH) et cancer du col de l’utérus. Aide-mémoire n°380. http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs380/fr/ Consulté le 03/11/2020
- 4-Bray et al. (2018) Global cancer statistics: GLOBOCAN estimates of incidence and mortality worldwide for 36 cancers in 185 countries
- 5- Serrano et al. (2015) Human papillomavirus genotype attribution for HPVs 6,11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 and 58 in female anogenital lesions – European Journal of Cancer
- 6- Mirghani H et al. (2019) Prevalence and characteristics of HPV-driven oropharyngeal cancer in France. Cancer Epidemiology. 61:89-94
- 7- Hartwig et al. (2017) Estimation of the overall burden of — vaccine types in women and men in Europe. Inf Ag Cancer.
- 8- Chaturvedi AK et al. (2011) Human Papillomavirus and Rising Oropharyngeal Cancer Incidence in the United States. J Clin Oncol. 10;29(32):4294 301
- 9- Van Dyne E.A. et al (1999–2015) Trends in Human Papillomavirus–Associated Cancers. Morbidity and Mortality Weekly Report – MMWR / Vol. 67 / No. 33
- 10- De Sanjosé et al. (2018) The natural history of human papillomavirus infection – Best Practice & Research Clinical Obstetrics and Gynaecology 47 (2018 ) 2-13